On nous avait dit…

Par • Publié dans : Armée romaine

M. Flavinius Tertullo suo S.
Si vales bene est ego autem valeo

On nous avait dit, lorsque nous avons quitté le sol natal, que nous partions défendre les droits sacrés que nous confèrent tant de citoyens installés là-bas, tant d’années de présence, tant de bienfaits apportés à des populations qui ont besoin de notre aide et de notre civilisation.

Nous avons pu vérifier que tout cela était vrai, et, parce que c’était vrai, nous n’avons pas hésité à verser l’impôt du sang, à sacrifier notre jeunesse, nos espoirs. Nous ne regrettons rien, mais alors qu’ici cet état d’esprit nous anime, on me dit que dans Rome se succèdent cabales et complots, que fleurit la trahison et que beaucoup, hésitants, troublés, prêtent des oreilles complaisantes aux pires tentations de l’abandon et vilipendent notre action.

Je ne puis croire que tout cela soit vrai et pourtant des guerres récentes ont montré à quel point pouvait être pernicieux un tel état d’âme et où il pouvait mener.

Je t’en prie, rassure-moi au plus vite et dis-moi que nos concitoyens nous comprennent, nous soutiennent, nous protègent comme nous protégeons nous­-même la grandeur de l’Empire.

S ‘il devait en être autrement, si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert, alors, que l’on prenne garde à la colère des Légions!

Ave atque vale

Marcus Flavinius, Centurion à la deuxième cohorte de la Legio (?) Augusta, écrit à son cousin Tertullus, resté à Rome.

 

Texte modifié par René Cubaynes d’après Jean Lartéguy « Les Centurions »

Auteur : Legion VIII Augusta

Histoire vivante et reconstitution historique du Ier siècle après J.C.

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