9 questions à Auguste
Par Legion VIII Augusta • Publié dans : Empire romain
Cette rencontre se conçoit comme une entrevue entre un « Journaliste » et un Princeps qui daigne répondre rapidement à quelques questions sur les marches de la Curie ou devant un temple, à la fin d’une cérémonie officielle.
Salve, je vous présente. Vous êtes l’Imperator Caesar Divi Filius Augustus.
- Vous avez reçu 37 fois la puissance tribunicienne,
- vous avez été 13 fois consul,
- acclamé imperator 21 fois,
- grand pontife
- et Père de la patrie…
- et maître du Monde romain pendant 40 ans, 7 mois et 3 jours !
Vous avez accepté les modalités de notre rencontre, 9 questions et 30 minutes pour y répondre. Allons-y !
Q1 : Votre enfance ?
Je suis né le 23 septembre 63 av. J.-C., Cicéron étant consul, dans une maison modeste du Palatin au lieu dit « têtes de bœuf ». Mon père se nommait Caius Octavius Thurinus, chevalier originaire de Veletri, fervent défenseur de César. Il est mort en 59, j’avais à peine 4 ans, me laissant très peu de souvenirs et son nom.
Ma mère, Atia Balba Caesonia ou Atia Balba Secunda était la fille de Marcus Atius Balbus et de Julia Caesaris Minor, sœur de Caius Julius Caesar. Devenue veuve en 59, Mamma choisit de se remarier avec Lucius Marcius Philippus (gouverneur de Syrie en 61-60 et consul en 56). Elle me confia à ma grand-mère Julia qui m’éduqua. Je restais dans ses jupes de mes quatre ans à mes douze ans, de 59 jusqu’à sa mort en 51. Son éloge funèbre fut mon premier discours.
Vous voyez ma première enfance fut marquée par deux choses :
- L’absence du père.
- Une éducation féminine, celle de Julia, qui me parla beaucoup de César.
A la mort de Julia, je regagnais la maison d’Atia et je commençais une vie tout à fait identique à celle de tout citoyen romain se destinant à de hautes charges, un mélange :
- d’entraînements militaires avec escrime, natation, équitation sur le champ de Mars.
- d’éducation intellectuelle dans laquelle prédomine la rhétorique, avec comme professeur Marcus Epidius. Il compta Marc Antoine et Virgile parmi ses élèves. Atia m’offrit comme maître particulier Apollodore de Pergame, un des plus grands rhétoriciens de mon époque et Athénodore de Tarse, tout à la fois philosophe stoïcien et professeur de morale. Athénodore resta plus de 20 ans à mes côtés.
Mon enfance fut marquée par toute une série de grands événements :
- Les flambées de violence à Rome comme les émeutes de 58.
- La conquête des Gaules, 58-51/50 av.
- Le désastre de Crassus (53 av. à Carrhes ou Harran, dans votre Turquie actuelle)
- La montée des hostilités entre César et Pompée puis la guerre civile (49-45 av. J.-C.)…
Q2 : Votre entrée dans la vie politique ?
J’entre dans l’adolescence le 18 ou le 19 octobre 48, je revêts la toge virile, j’offre ma bulla aux dieux… comme tout enfant de citoyen romain. Ma carrière politique commence sous l’extraordinaire protection de mon oncle maternel, Caius Julius Caesar. Il m’inscrit dans l’ordre des Pontifes et grâce à lui, je prend le laticlave et entre dans l’ordre sénatorial…
Je découvre ma première expérience de la vie militaire en Espagne, malgré ma maladie, auprès de lui dans la campagne qui le conduit à sa victoire de Munda (17 mars 45). Il me complimente sur le choix de mes amis et ma tenue. Je crois que c’est au retour de cette campagne qu’il refit son testament en ma faveur.
En réalité tout se noue à Apollonia en Illyrie (actuelle Albanie). Je suis parti avec des amis dont Marcus Vispanius Agrippa et Apollodore de Pergame (104-22 av.). Nous rêvions de gloire future, discutions à l’infini et maintenions la popularité de César auprès des ses légions. C’était magnifique, 16 légions, 10 000 cavaliers et j’étais le grand maître de cavalerie. Moi, moi, Octave j’étais le deuxième personnage de cette expédition qui devait marcher sur les Parthes dés le 18 mars, César à notre tête ! Les Parthes peuvent remercier les assassins de César !
Donc entre le 20 et le 27 mars 44, à l’heure de la cena, un affranchi d’Atia demande à me parler, je le rencontre, il me remet la lettre m’annonçant la mort de César… Je me trouve alors totalement désemparé !
Après bien des hésitations et des conseils, je finis par suivre les recommandations de ma mère et je retourne en Italie. Une nouvelle lettre d’Atia m’attend lorsque j’arrive à Brindisi, elle m’annonce la lecture publique du testament de César qui me désigne comme son héritier. Je change alors mon nom et deviens tout simplement Caius Julius Caesar, le 18 avril 45 (l’adoption ne sera ratifiée qu’à l’automne 43).
Début mai, j’arrive à Rome à la tête d’une petite armée et rencontre Marc Antoine. J’exige ma part d’héritage soit les ¾ de la fortune de César mais Antoine s’y oppose arguant que l’adoption n’a pas été ratifiée. Il me refuse également la possibilité de me porter candidat au tribunat de la plèbe. Ce général de 40 ans me toise, ne m’accorde rien et ne me considère même pas… De plus lui et Lépide se prononcent pour l’amnistie des assassins de mon père.
Je file en Campanie (vers le 10 octobre) et je fais le tour des colonies de vétérans que mon père adoptif avait établies, ceux de la 7 à Calatia et de la 8 à Casilinum. Je rassemble plus de 3000 hommes qui me suivent vers Rome.
Quant au sénat, indécis, il est petit à petit retourné par les 14 Philippiques de Cicéron, de violentes harangues contre Marc Antoine, distillées du 2 septembre 44 au tout début 43.
Après celle du 20 décembre 44, la troisième, le sénat m’accorde le droit de siéger parmi ses membres (2 janvier 43) et il m’octroie un imperium pro prétorien.
Je réclame alors le consulat avec, comme argument essentiel, quelque 300 légionnaires, qui soutiennent ma requête le glaive au poing… Je suis nommé consul le 19 août 43, j’ai à peine 20 ans !!!!
La lutte entre Marc Antoine et moi venait de commencer, impitoyable, tantôt feutrée et politique, tantôt ouverte et militaire… Elle fit beaucoup de morts.
Q3 : Oui, et cette lutte pour la conquête du pouvoir ?
Vous imaginez, j’étais le neveu du maître du monde, ma carrière s’annonçait plus que bien, l’avenir me souriait et là, brusquement, je n’étais plus que le neveu d’un homme assassiné… Pourquoi les sénateurs se soucieraient-ils d’un jeune homme de 19 ans qui n’a même pas commencé son cursus honorum ? Je n’étais rien pour le peuple de Rome, rien devant Lépide ni Marc Antoine auxquels ce Sénat venait de confier les légions ! Rien, surtout devant ce Marc Antoine, ce général renommé, bras droit de César, son héritier logique, je le reconnais bien volontiers.
Face à Marc Antoine, face au Sénat, mes seules armes restaient ma jeunesse, mes ambitions, mon intelligence, le choix de mes amis, l’utilisation d’hommes que j’abandonnerais ensuite face à leur sort comme Cicéron, mon manque total de scrupules et surtout ma rhétorique ! Je vais prendre le pouvoir par les mots, par l’art du discours, ce qui est dit et ce qui est non dit, et par les armes aussi!
En dix ans, le rapport de forces entre Marc Antoine et moi s’inverse sans que nous ne nous soyons affrontés directement. J’ai utilisé tous les coups, toutes les calomnies, toutes les interprétations tendancieuses… l’alcoolisme, les infidélités, ses nombreuses maîtresses, j’ai prétendu que dans son testament il exprimait le désir d’offrir Rome à la reine égyptienne et de déplacer la capitale de Rome à Alexandrie…
Cette lutte ponctuée de guerres et de deux alliances, celles que vous appelez les triumvirats pour le rétablissement de l’Etat, se déroule en 4 phases :
- Après la guerre de Modène (Marc Antoine vs Decimius Brutus– Octave), naît la première alliance à Bologne (début novembre 43). Elle exclut totalement le sénat du pouvoir et amène des proscriptions successives dont une coûtera la vie à Cicéron à la demande de Marc Antoine (7 décembre 43).
- Cette coalition nous conduit à la victoire de Philippes (le 23 octobre 42) en Macédoine, dans le nord de la Grèce, où nos 19 légions écrasent celles de Cassius et Brutus, les assassins de mon père. Je m’adjuge l’Italie, Marc Antoine prend l’Orient, Lépide dirige l’Afrique.
- Après la guerre de Pérouse (Fulvia l’épouse de Marc Antoine et Lucius Antonius frère de Marc Antoine vs Octave-Agrippa), le deuxième triumvirat se noue à Brindisi, en septembre-octobre 40. Lépide conserve l’Afrique, Marc Antoine l’Orient et moi l’Italie. Antoine épouse même ma sœur Octavia dont elle aura deux filles, Antonia Major et Antonia Minor.
- Je parviens ensuite à éliminer Sextus Pompée, le plus jeune fils de Pompée. Ancien préfet de la flotte romaine, il avait reconstitué ses bases en Sicile et bloquait l‘approvisionnement en blé de l’Italie. C’était en septembre 36 (grâce à Agrippa et à ses harpax– victoire de Nauloque), et fait un retour triomphal à Rome (13 novembre 36). Cette guerre difficile marque la sortie du jeu politique de Lépide, il tentait de prendre le commandement de mes légions, il restera simplement Pontifex maximus.
Voilà, En 8 ans, de 44 à 36 je suis devenu le seul maître ou presque de tout l’occident, 40 légions, une flotte de 600 navires, entouré d’un mélange d’hommes nouveaux et surs, tels Agrippa, et de membres de la vieille aristocratie. Les rares contrées qui résistent tombent telles l’Illyrie où je reçois deux blessures plus la réputation militaire qui me manquait, l’Espagne, les Alpes…
Face à moi, il ne reste plus que Marc Antoine et Cléopâtre, ce qui se solde lors de la bataille d’Actium, le 2 septembre 32 av. J.-C.
Q4 : De 44 à 32, en 12 ans vous êtes devenu le maître du Monde, vous avez 31 ans et vous installez un nouveau régime, le principat !
L’essentiel de la fable se déroule en janvier 27, lors d’un simulacre soigneusement préparé, planifié, organisé par mes agents et associés.
- Le 1er janvier je débute mon 7eme consulat.
- Le 13 janvier je renonce à ce consulat. Je rends tous mes pouvoirs au sénat. Je fais valoir que pendant les 17 années passées je n’ai été que le vengeur de mon père et le restaurateur de l’état.
Le sénat refuse et à l’issue d’une scène bien montée et bien et bien jouée, il me convainc de partager les pouvoirs. Je reçois un imperium proconsulaire pour 10 ans sur les provinces d’Espagne, de Syrie et de Gaule, et l’Egypte. J’ai donc le pouvoir de lever des troupes, de les commander, de lever les tributs nécessaires à la guerre, le droit de vie et de mort dans l’intérêt de la discipline. - Le 16, à l’initiative de Lucius Munatius Plancus je reçois le titre d’Auguste, un mot emprunté au vocabulaire religieux. Il signifie que je suis désormais le porteur de l’auctoritas et que tout ce que j’entreprends se trouve augmenté (augeo) d’une qualité supérieure d’essence divine. Cette Auctoritas devient le fondement idéologique de mon pouvoir.
Plus, en 23 je reçois l’imperium sur toutes les provinces et la puissance tribunicienne à vie, c’est-à-dire que je peux convoquer, présider toutes les assemblées populaires y compris le sénat ! Je peux faire voter les lois par le peuple, j’ai le droit de veto sur les décisions du sénat, le droit d’agir directement pour tout citoyen qui fait appel à moi.
Désormais je détiens les trois formes du pouvoir de l’ancienne république, la puissance tribunicienne, l’imperium et l’auctoritas. Ils forment les piliers du principat. Ils existaient déjà et, séparés, chacun d’eux n’a rien d’exceptionnel. Pour la première fois ils se concentrent chez le même homme et cet homme, c’est moi ! Voila ce qui est exceptionnel.
Je me désigne comme le Princeps, le premier des citoyens et ce mot, à lui seul, résume tout mon prestige moral.
Voyez-vous ma grande réussite est d’avoir amené les sénateurs à accepter ma position à la tête de l’Etat en leur permettant d’exprimer leurs ambitions sans menacer le moins du monde les miennes. Je suis le représentant du pouvoir traditionnel de ces oligarques et dans le même temps le chef de la plèbe !
J’ose dire que revenu à Rome à l’âge de 18 ans, j’ai installé en moins de 20 ans un véritable régime monarchique, militaire qui concentre tous les pouvoirs en ma seule personne.
Comme vous fort justement l’avez souligné, je suis désormais le maître absolu du Monde romain.
Q5 : Ce régime installé, vous vous attelez à toute une série de réformes, quelles sont pour vous les principales ?
Question difficile tant j’ai ouvert de chantiers dans tous les secteurs… administratif, militaire, social, sur l’urbanisme…
Dans le domaine purement administratif…
…je vous en cite trois :
- J’ai mis en place l’embryon d’une administration centrale avec des bureaux pour la correspondance, les finances, les enquêtes… Je fonde un corps de fonctionnaires que je nomme et que je rétribue, les préfets et les procurateurs. L’ordre équestre, fidèle à son maitre, fournit une partie du personnel requis car j’utilise encore beaucoup d’affranchis impériaux.
- Je ne touche pas à l’administration des provinces sénatoriales, sans troupes. Je la laisse aux mains d’anciens consuls (Afrique, Asie). Mais je confie les provinces impériales à d’anciens préteurs (Gaule Narbonnaise) ou à des gouverneurs, les legati augusti propraetore. Ceux-ci, nommés par moi, dirigent les provinces où se concentrent mes légions.
- Je divise l’Italie en 11 provinces administratives comme le Latium Campanie par exemple et chacun pourra voter dans son lieu d’origine pour élire les magistrats de l’état.
Dans le domaine militaire :
Je réorganise l’armée en véritable exercitus de métier permanent, fort de 28 légions et chaque légionnaire touchera une solde de 225 deniers. Un aerarium militare, financé par un impôt de 5 % sur les successions (vicesimæ hereditatium) et une taxe de 4%, sur les ventes (centesima venalium), assure les frais de l’organisation militaire et surtout les retraites des vétérans.
Dans le domaine social…
j’ai voulu réformer nos mentalités suivant trois principes généraux :
- le retour à la morale des anciens avec la stigmatisation du célibat, de l’adultère des femmes, des avantages aux pères de familles.
- Le renforcement de la cohésion sociale en limitant et contrôlant les deux formes de la mobilité sociale, l’affranchissement des esclaves et l’octroi de la citoyenneté romaine.
- Mes réformes portent essentiellement sur les deux ordres supérieurs… Les ordres équestre et sénatorial que j’épure et pour lesquels je précise les conditions d’accès et la tenue.
Mon rééquilibrage de la société ne concerna jamais réellement les autres classes socio-économiques. Je limite l’octroi de la citoyenneté aux pérégrins. Je contrôle et rend plus difficile l’affranchissement des esclaves (20 ans pour celui qui affranchit et 30 ans pour les affranchis), en particulier le nombre d’esclaves qu’un maître peut affranchir à sa mort. J’adopte quelques mesures pour limiter les abus les plus criants dont ils peuvent être victimes…
En ce qui concerne Rome elle-même…
… j’ai pris des mesures pour :
- assurer la sécurité de Rome et protéger la ville des inondations avec l’institution d’une curatelle, curator alvei, destinée à surveiller le Tibre, à débarrasser son lit et ses rives de tous les détritus.
- 3 cohortes urbaines (3000 hommes), et 7 cohortes de vigiles (police, pompiers…) dont la tâche est de maintenir l’ordre la nuit pour sécuriser la ville, de la défendre contre les incendies trop fréquents. Toutes sont commandées par des Préfets de rang équestre.
- 9 cohortes prétoriennes (4500 hommes environ) et deux préfets du prétoire (2 av.) assurent ma sécurité.
- Je divise Rome en 14 régions ou arrondissements comme l’Esquilin, le Palatin, l’Aventin, le Forum, le Cirque maxime…
- J’établis la préfecture de l’annone avec un préfet de rang équestre (retiré ici aux sénateurs…) pour donner à manger au peuple de Rome.
- D’accord, pour tout cela je fais appel à des chevaliers et à beaucoup d’affranchis impériaux et j’évince, c’est une douce revanche, l’ordre sénatorial de la réalité du pouvoir.
- Je fais rénover plus de 82 temples et en fait construire d’autres comme celui de Mars Ultor sur mon forum ou comme celui d’Apollon, sur le Palatin. Et le portique de Livie, la basilique Julia reconstruite, le miliaire d’or d’où partent toutes nos routes, le théâtre de Marcellus, le Panthéon d’Agrippa, la mise en valeur du Champ de Mars avec un canal et une longue promenade bordée par les tombeaux d’Hirtius, de Pansa, des Cornelli, d’Agrippa, de Sylla et de ma grand-mère Julia, la sœur de César… Sans compter la restauration des aqueducs ou la construction de nouveaux comme l’aqua virgo (fontaine de Trevi).
J’ai trouvé une ville de brique, j’ai laissé une ville de marbre…
Q6 : Les arts n’ont-ils pas été une des marques de votre principat ?
Mon principat se caractérise par une efflorescence littéraire et artistique prodigieuse avec l’aide de mon fidèle Caius Cilnius Maecenas, fils d’un lucumon étrusque d’Arezzo, qui a donné son nom au mécénat. Rappelez-vous :
- Publius Vergilius Maru ou Virgile, et l’Enéide, encore un étrusque.
- Horace et ses Odes et ses satires,
- Properce et ses quatre livres d’Elégies,
- Tite Live et son histoire romaine
- Marcus Terentio Varrus ou Varron, cet immense érudit, et ses traités d’agriculture, ses ouvrages sur la langue latine…
- Publius Ovidius Naso, Ovide et l’Art d’aimer,
- Vitruve et ses traités sur l’architecture…
Q7 : Bien, venons-en maintenant à deux questions plus personnelles : et les femmes ?
Il y en eut beaucoup….
- Ma mère, Atia, grâce à sa parenté j’ai pu faire une partie de mon ascension sociale.
- Octavia Thurina minor, ma sœur… qui sera la 4e femme de Marc Antoine (divorce en 32 av. la laisse pour Cléopâtre) et dont elle aura deux petites Antonia. Elle élèvera les enfants de Marc Antoine Iullus Antonius, Alexandre Hélios, Cléopâtre Séléné et Ptolémée Philadelphe.
- Julia, ma fille, qui épousera Marcus Claudius Marcellus, puis Agrippa puis Tibère et que je bannirai pour ses trop nombreux adultères.
- Ma petite fille Julia Vispania ou Julia minor bannie elle aussi pour ses liaisons adultères.
Ensuite mes trois femmes officielles :
- Clodia Pulchra (42-40)
- Scribonia (40-38) qui me donna Julia l’ainée (celle qui épousera, Marcellus, Agrippa et enfin Tibère).
- Je divorce de ma femme Scribonia et épouse Livie le 17 janvier 38 av. J.-C. j’ai 25 ans. Oui, elle s’appelle Livia Drusilia, ma Livie, elle a déjà un fils de son mariage avec Tiberius Claudius Nero, Tibère. Il deviendra un de mes meilleurs généraux puis mon successeur. L’influence de Livie fut grande dans la vie politique et elle incarna le trait d’union dynastique entre moi et son fils Tibère.
Elle ferma les yeux sur une longue suite de maîtresses, dont Terentia avec qui je voulais vivre ouvertement d’où mon désir de partir en Gaule, en 16 av.
Pour moi l’exaltation de l’amour conjugal dans la monogamie ne fut jamais à l’ordre du jour… J’ai eu beaucoup de maîtresses, banni ma fille et ma petite fille pour adultère… Pas mal pour un homme qui voulait restaurer la morale des anciens et légiférait avec beaucoup d’ardeur sur les questions de morale publique.
Q8 : Une question un peu plus délicate, votre maladie ?????
Notre médecine n’était pas capable de la comprendre mais vos médecins modernes hésitent encore pour décrire et nommer le mal qui m’a si souvent handicapé.
Un œdème de Quincke, donc un angio-œdème héréditaire avec des gonflements de la langue, des lèvres, des démangeaisons qui durent des heures ?
Des coliques néphrétiques ?
Des allergies saisonnières ?
Une cholécystite avec inflammation de la vésicule biliaire ?
Q9 : Et vos échecs ?
• Je n’ai pu coloniser l’autres rive du Rhin, la faute à Publius Quintillius Varus qui me perdit 3 légions à Teutoburg (en 9 ap. J.-C., les XVII, XVIII et XIX légions).
• Je n’ai pas su définir des règles précises de succession au sein de la dynastie julienne, d’abord parce que je n’ai pas eu de fils, ensuite parce que l’ambigüité du régime que j’ai mis en place m’interdisait de reconnaître le principe d’une succession héréditaire.
J’ai contourné cette difficulté par l’adoption du fils de Livie, Tibère, le dernier de mes successeurs potentiels, faute d’autre prétendants (Mort de Marcellus, fils d’Octavie, en 23 av.- Mort de des enfants d’Agrippa et de ma sœur Julia, Lucius meurt en 2 ap., il a 19 ans et Caius en 4 ap., à 24 ans et enfin Agrippa Postumus, fils posthume d’Agrippa et de Julia et que j’avais adopté en même temps que Tibère. Il est exécuté sur son ordre dès l’annonce de ma mort !).