La religion traditionnelle des Romains

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 Introduction à la religion

La religion traditionnelle des Romains est d’abord centrée sur la famille et le culte des ancêtres. Mais au contact des peuples conquis, notamment les grecs, les croyances se transforment et s’enrichissent d’apports nouveaux. Leur esprit pratique et matérialiste, les Romains le manifeste dans la religion.

Les romains avaient un esprit pratique et matérialiste parce que la religion romaine primitive était intimement liée au rythme des saisons : agriculture, activités militaire, course du soleil. Ce n’est qu’après le IIIe siècle avant J.C., époque de la conquête de la Grèce, que les romains ont emprunté aux Grecs leurs mythes.
A chaque étape de la vie de la cité correspondait une fête.
Les Romains célébraient une fête presque un jour sur deux : Les fêtes donnaient lieu soit à des cérémonies avec sacrifices, soit à des rites souvent étranges et obscurs, soit à des jeux.

Le culte domestique

Chaque famille honore les divinités de la maison et accomplit aux côtés du père de famille qui est considéré comme un prêtre, de nombreux rites devant l’hôtel domestique appelé Laraires. Chaque jour, la famille dépose sur l’autel des offrandes à la divinité protectrice du foyer appelé Lare.
La famille dépose un peu de vin, du pain et quelques fruits.
Les pénates veillent sur le mobilier et le garde-manger, tandis qu’un génie protège le père de famille, dont les prières et les offrandes sont destinées à chasser les odeurs et le mauvais sort. Enfin, les mânes représentent les esprits des ancêtres qui font l’objet d’un culte.

Le culte impérial

le culte impérial est une cérémonie donnée par la personne (l’âme) d’un empereur. Le culte lui est rendu dans tout l’empire romain.
Par exemple l’empereur Auguste a été lié au mois d’août (Augustus) et chaque premier du mois les romains font la fête en l’honneur d’Auguste. A sa mort, le sénat et l’assemblée responsable des lois le déifie (apothéose).
A partir de la moitié du 1er siècle après Jésus Christ, les empereurs cherchent à être considérés comme des dieux.
Tous les citoyens sont obligés de pratiquer le culte impérial. Les chrétiens furent persécutés, en partie, parce qu’ils ne voulaient pas pratiquer le culte impérial.

Les prêtres et les prêtresses

Tous les prêtres sont placés sous les ordre du grand pontife (titre réservé à l’empereur) Auguste qui fixe le calendrier des fêtes. Il détermine également les jours fastes pendant lesquels il est permis de travailler et les jours néfastes pendant lesquels les dieux interdisent toute activité. Les femmes jouent un rôle important : Ce sont les Vestales. A Rome, un temple consacré à la déesse Vesta, gardienne du feu sacré, les Vestales sont chargées de maintenir le feu. Recrutés à l’âge de dix ans, elles doivent assurer leurs fonctions pendant trente ans et ne peuvent se marier. Avant d’entreprendre toute action importante, les Romains cherchent à connaître la volonté des dieux. Dans ce but, des devins appelés Haruspices, examinent les entrailles des animaux sacrifiés. Des prêtres, les Augures, observent le vol des oiseaux dans le ciel, la forme des nuages ou l’appétit des poulets sacrés ; autant de présages qu’ils sont chargés d’interpréter.

Les fêtes religieuses

Le calendrier religieux romain reflétait l’hospitalité de Rome à l’égard des cultes et des divinités des territoires conquis. A l’origine les fêtes religieuses romaines étaient peu nombreuses. Les plus anciennes survécurent jusqu’à la fin de l’empire païen, préservant la mémoire des rites propitiatoires et des rites de fertilité d’un peuple agricole primitif. De nouvelles fêtes furent instituées pour marquer la naturalisation de nouveaux dieux si bien que le nombre de jours de travail était inférieur au nombre de jours de fêtes. Parmi les fêtes religieuses les plus importantes, on peut noter les Saturnales, les Lupercales, Les Equirria et jeux séculaires.
Les Saturnales étaient célébrées pendant 7 jours du 17 au 23 décembre durant le solstice d’hiver.
Les Lupercales étaient une ancienne fête qui honorait lupercus, un dieu pastoral romain. Les lupercales prés du mont Palatin, où les fondateurs légendaires de Rome, Romulus et Remus avaient été nourris par la louve. Les Equirria : Fêtes données en l’honneur de Mars, étaient célébrées le 27 février et le 14 mars, traditionnellement pendant la période de l’année où l’on préparait les nouvelles campagnes militaires. La célébration était surtout marqués par des courses de chevaux sur le champ de mars. Les jeux séculaires, qui comportaient à la fois des spectacles athlétiques et des sacrifices avaient lieu à des intervalles irréguliers, une fois par siècle environ, pour marquer le début d’un nouveau saeculum : nouvelle ère. Cette tradition était cependant négligée.

Les jours anciens

A l’époque républicaine et au Haut Empire, l’année était divisée en semaines de huit jours (notés de A à H sur les calendriers), avec un marché chaque neuvième jour (nundina). Sur les calendriers perpétuels, la suite des lettres A-H commençait par A au premier janvier et continuait jusqu’au 31 décembre, ce qui fait que le jour de marché (nundina) tombait sur une lettre différente d’une année sur l’autre. Nous supposerons qu’en 1997 les jours de marché sont ceux marqués A.

Le premier jour du mois était les calendes (Kalendae) ; le 7e jour (en mars, mai, juillet, octobre) ou le 5e jour (les autres mois) était les nones (Nonae) et le 15e jour (en mars, mai, juillet, octobre) ou le 13e jour (les autres mois) était les ides (Idus). Les autres jours du mois étaient comptés en jours jusqu’à l’étape suivante (l’étape elle-même étant inclue dans le décompte) : 3e jour avant les nomes, 7e jour avant les ides, 4e jour avant les calendes du mois suivant. Puisque le jour des calendes, des ides ou des nones était inclu en tant que “jour 1” dans le décompte des jours précédent, l’avant dernier jour d’octobre était appelé ante diem tertium kalendas Maias (3e jour avant les calendes de mai). Le dernier jour du mois était pridie (la veille) Kalendas ; on avait de même pridie Nonas et pridie Idus.

Jours fastes et néfastes

Les jours fastes (fasti) sont ceux pour lesquels les activités humaines sont permises sur le plan mystique tandis qu’elles ne le sont pas les jours néfastes (nefasti). En particulier, les activités publiques telles que les sessions des tribunaux et les assemblées du peuple (comices) ne sont possibles que les jours fastes (et encore, uniquement les jours fastes dits “comitiaux” pour les comices). Il ne faut pas confondre les jours fastes ou néfastes avec les jours de fête (festi) réservés aux dieux et les jours ouvrables (profesti). Cependant, tous les jours de fête publique sont également déclarés néfastes, ce qui veut dire que toute activité humaine effectuée ces jours là ne bénéficierait pas d’une assise mystique.

Dans les calendriers, les jours fastes ordinaires sont marqués F tandis que les jours fastes marqués C sont ceux pour lesquels peuvent de plus se tenir les comitia (assemblées du peuple). Les jours néfastes simples sont marqués N et ceux qui correspondent à une fête publique sont notés NP. Les jours EN (endotercisi, coupés à l’intérieur) sont néfastes matin et soir, fastes l’après-midi, les jours Q.R.C.F. (quando rex comitiavit, fas ) néfastes deviennent fastes lorsque le rex sacrorum a déclaré ouvertes les comices. Enfin le 15 juin, noté Q.ST.D.F. (quando stercus delatum, fas) devient faste lorsque l’on a ôté les ordures du temple de Vesta.

Ci-dessous, un morceau du calendrier romain traditionnel :

Exemple de lecture: 1er janvier = A.K.JAN.F
A= 1er jour de la semaine K=Kalende 1er jour du mois JAN= mois de janvier F= jour faste ordinaire

Les adjectifs ordinaux latins

(à l’accusatif) qui permettront de former le nom de tous les jours sont les suivants:

19° : undevicesimum (XIX)
18° : duodevicesimum (XVIII)
17° : septimum decimum (XVII)
16° : sextum decimum (XVI)
15° : quintum decimum (XV)
14° : quartum decimum (XIV)
13° : tertium decimum (XIII)
12° : duodecimum (XII)
11° : undecimum (XI)
10° : decimum (X)
9° : nonum (IX)
8° : octavum (VIII)
7° : septimum (VII)
6° : sextum (VI)
5° : quintum (V)
4° : quartum (IV)
3° : tertium (III)
2° : pridie (PR)

Auteur : Legion VIII Augusta

Histoire vivante et reconstitution historique du Ier siècle après J.C.

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