Palladius
Par Legion VIII Augusta • Publié dans : Empire romain
Paladius Rutilius Taurus Emilianus, dit Palladius, connu aussi sous le nom de Pallade au moyen-âge, était un écrivain romain, daté diversement soit de la fin 4ème siècle ou de la première moitié du 5ème siècle. Il est principalement connu pour son livre sur l’agriculture, l’Opus Agriculturae, également connu sous le De re rustica.
Les Palladii étaient une famille gallo-romaine de premier plan et le nom de Palladius (Pallade) son nom de famille et Emilianus son surnom (cognonem). À la fin de l’antiquité, la convention de la tria-nomina pour les hommes romains n’était plus la norme, et de grandes variations peuvent exister et contribue à l’incertitude sur le bon ordre de ses noms. Mais dans un de ses manuscrits il se dénomme “vir inlustris”, indication formelle à la fin de l’antiquité pour décrire qu’il était revêtu d’une haute dignité au sein des sénats de Rome et de Constantinople.
On connaît peu de choses sur cet auteur, si ce n’est qu’il nous apprend qu’il possédait des terres dans la campagne napolitaine et en Sardaigne et qu’il en dirigeait l’exploitation.
Traité d’économie rurale
Palladius s’appuie fortement sur les écrivains agricoles antérieurs, principalement Columelle et Gargilius Martialis mais aussi des Géoponiques grecs, dont il possédait un exemplaire complet. Il semble aussi avoir une certaine connaissance de l’agriculture ainsi que de l’expérience en tant que propriétaire en Italie et en Sardaigne. Palladius rassemble ses observations et ses expériences dans son De Re Rustica en quatorze livres.
- Le premier livre contient une introduction générale à l’économie rurale : situation de la ferme, qualités du sol, construction des bâtiments (avec des détails très précieux d’architecture et d’aménagement intérieur — fenêtres, chambres, citernes, réfrigération des caves, etc.), celliers, greniers, huilerie, étables et écuries, poulaillers (chapitres sur les pigeons, poules, faisans, paons), jardins, ruches, etc.
- Les douze livres suivants traitent des travaux propres à chaque mois de l’année : jardinage, tenue de la maison, viticulture, récolte des fruits, art de faire divers vins, récolte du miel, confection de l’huile d’olive et autres, des confitures, de l’hydromel, du verjus, etc.
- Le quatorzième livre, De Medicina Veterinaria, a été redécouvert que dans le debut du 20ème siècle, et donne des instructions pour le soin des animaux et des éléments de la science vétérinaire.
- La plupart du travail est en prose, mais le dernier livre, autrefois appelée livre 14, sur la greffe des arbres, se compose de quatre-vingt-cinq couplets de vers élégiaques et est dédicacé au savant Pasiphile, auquel Palladius a dédié son ouvrage.
Moulins à eau
Le livre est connu pour sa référence à un moulin à eau dans le chapitre 1, article 42, où Palladius suggère que les eaux usées d’un aqueduc devraient être utilisées pour piloter un moulin. Ces usines avaient été décrites par Vitruve en 25 avant JC, et il y a un nombre croissant d’exemples de ces moulins à eau romains.
Les moulins de Barbegal sont considérés comme « La plus grande concentration connue de puissance mécanique du monde antique ». La meunerie alimentée en eau par la branche orientale de l’aqueduc qui alimentait Arles, pouvait produire 4,5 tonnes de farine par jour, de quoi alimenter les 12 500 habitants d’Arles de cette époque.